Au cours de la guerre du Rif, les femmes ne se sont pas contentées de nourrir et de soigner les soldats. Tout à tour espionnes, trafiquantes d’armes ou combattantes, elles ont été sur tous les fronts. Récit d’un morceau de l’Histoire, encore très peu mis en lumière.
Hiver 1924. Les troupes espagnoles s’enfoncent, à cheval, dans les forêts et les pistes sinueuses du Rif. Malgré un froid mordant, elles progressent vite, dans un silence quasi monacal, afin de ne pas se faire repérer par l’ennemi. Leur objectif ? Attaquer par les armes les trop nombreuses tribus rifaines qui soutiennent l’insurrection d’Abdelkrim El Khattabi. Au loin, les soldats étrangers aperçoivent de la fumée et des flammes au sommet d’une montagne. Après de longues minutes d’incertitude, ces derniers voient un deuxième sommet s’embraser, suivi d’un troisième puis d’un quatrième. Cette fois-ci plus de doute possible, les troupes comprennent que les feux sont allumés par les rifains qui tentent de prévenir les autres tribus d’une imminente attaque étrangère. Des Rifains ? Non, il s’agit en réalité des femmes rifaines, dont le rôle au cours de la Guerre du Rif (1921-1926) a été significatif, mais encore aujourd’hui largement méprisé par l’Histoire. Pourtant les militaires le reconnaissent eux-mêmes : « Si la femme rifaine n’avait pas contribué à l’effort de guerre fourni par tous les résistants de la région, ce conflit ne nous aurait pas coûté un million de pesetas par jour », peut-on lire dans l’une des correspondances d’un journal espagnol, datée du 13 juillet 1923.
Par Nina Kozlowski
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Le Peuple du Riff m’impressionne !
Merci pour ce pan de leur histoire que je ne connaissais pas !
La bravoure des femmes est toujours jetée en poubelle ou négligée par les États. Mais plusieurs gens se demandent pourquoi. Néanmoins, cela est peut-être dû au fait que les femmes soient intériorisées dans la société par rapport aux hommes. Des femmes résistantes et tenaces sur le champ de bataille ont existé et continuent n’exister, malheureusement leur courage passent souvent inaperçu. Ils faut les encourager là où ils y a à les encourager.