Tolérant et ouvert d’esprit, Moulay Ismaïl ne l’est pas spécialement. C’est pourtant ainsi qu’il se comporte, tout au long de son règne, à l’égard de l’ordre des Franciscains installés au Maroc.
Est-ce la manifestation d’un tempérament plus porté sur le profane que le religieux ? Est-ce l’homme d’Etat qui prend l’ascendant sur le statut de commandeur des croyants? Ou est-ce une interprétation personnelle de ce dernier statut qui commanderait les adeptes de toutes les religions monothéistes ?
De fait, le sultan Ismaïl est le premier souverain marocain à accorder sa protection officielle aux Franciscains espagnols établis au Maroc sans que cela ne soit dû à un rapport de force qui serait favorable au royaume ibérique. Il est aussi le sultan qui émet le plus grand nombre de dahirs à propos dudit ordre. L’objet de ceux-ci peut être l’accord de privilèges comme le non-paiement des droits de douane, ou des instructions aux autorités makhzéniennes et tribales, pour bien traiter les frères franciscains et leur offrir un toit quand ils doivent passer la nuit loin de leurs demeures. Sur une centaine de dahirs qui ont pu être arrachés à l’usure du temps et aux aléas de l’histoire, trente sont du fait du grand sultan alaouite. Selon le chercheur polonais et non moins dignitaire franciscain, Simeon C. Stachera, cette centaine de dahirs s’étale entre 1637 et 1794.
Par Maâti Monjib
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