Avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le Maroc s’attend à ce que son cabinet remplisse les promesses formulées lors de son premier mandat et qui ont été consignées dans la l’accord tripartite Maroc-US-Israël : ouverture d’un consulat à Dakhla, mais aussi fourniture de drones sophistiqués. Entre autres…
Donald Trump a été réélu, début novembre, président des états-Unis. Le milliardaire candidat du parti républicain a écrasé son adversaire démocrate, en rassemblant pas moins de 312 grands électeurs, soit 42 de plus que le minimum nécessaire pour décrocher un nouveau mandat à la tête de la première puissance mondiale. Mais sa victoire ne s’arrête pas là. Lorsqu’il retrouvera la Maison Blanche, Trump pourra gouverner avec un Congrès résolument acquis à sa cause. À la Chambre des représentants, la majorité républicaine a été reconduite. Au Sénat, le parti présidentiel a engrangé quatre nouveaux sièges, remportant ainsi la majorité absolue. Dans sa lettre de félicitations adressée à Donald Trump quelques heures après la confirmation de la victoire de ce dernier aux élections présidentielles, le roi Mohammed VI a rappelé que lors du premier mandat du président élu, les états-Unis «ont reconnu la pleine et entière souveraineté du Royaume du Maroc sur l’ensemble de son Sahara (…) un acte mémorable dont le peuple marocain sera à jamais reconnaissant». Dans un contexte de «défis régionaux et mondiaux de plus en plus complexes», le Maroc «sera, plus que jamais, un véritable ami et un allié fidèle des Etats-Unis», a-t-il également promis. Désormais, Rabat, comme le reste du monde, est dans l’expectative. Le retour de Trump laisse présager un chamboulement des équilibres géopolitiques mondiaux. Pour le Maroc, il s’agit de capitaliser sur les acquis du premier mandat du milliardaire, particulièrement sur la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara. Quatre ans plus tard, le Maroc espère que les promesses contenues dans l’accord tripartite avec Israël seront remplies.
Le très attendu consulat américain à Dakhla n’a pas encore ouvert. L’administration Biden, via le porte-parole du Département d’état Matthew Miller, a reconnu «des retards», sans en préciser les raisons. Il n’est pourtant un secret pour personne que certains sénateurs démocrates se tiendraient derrière ce blocage qui concerne également du matériel de défense sophistiqué, à l’instar de la vente de drones armés MQ-9B Sea Guardian.
La déclaration tripartite prévoyait également «des relations diplomatiques complètes, pacifiques et amicales» entre le Maroc et Israël. Si des bureaux de liaison ont bel et bien été ouverts à Rabat et Tel Aviv, ils n’ont jamais pu être mis à niveau au rang d’Ambassades. Les gaffes répétées du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, qui par trois fois a affiché des cartes du Maroc tronquées du territoire du Sahara occidental, n’ont pas aidé et la guerre à Gaza a sans doute poussé la diplomatie marocaine à se montrer plus prudente, histoire de ne pas brusquer l’opinion publique interne, dans un contexte d’appels répétés à cesser la normalisation avec Israël. Malgré cela, la collaboration sécuritaire entre Rabat et Tel Aviv n’a pas cessé de se renforcer, le royaume ayant acquis drones, satellites et potentiellement des chars de conception israélienne.