Dans les deux contes que nous avons choisi de vous retranscrire, l’homme, mais aussi la femme, sans parler des animaux, composent, chacun à sa manière, une partition riche en sous-entendus et en leçons de morale. À lire et à méditer.
Le lion vivait seul dans la forêt, ne trouvant personne avec qui parler ou se distraire. Il allait un jour à l’aventure et inspectait l’horizon, quand il vit l’âne venir vers lui au galop, lançant des ruades et brayant.
– Que t’arrive-t-il pour faire tout ce bruit?, demanda le lion.
– Je me suis échappé de l’emprise de l’homme.
– Que t’a-t-il donc fait, l’homme?
– Il me jette chaque jour un bât sur le dos, me charge d’un sac énorme par-dessus lequel il monte, puis me pique avec une épine fixée au bout d’un bâton et je marche, de gré ou de force!
– Reste chez moi, tu auras la paix au sujet de cet homme, tu ne le verras plus!
Ils se promenaient tous deux un certain jour quand le cheval à son tour arriva à fond de train.
– Qu’as-tu à galoper de la sorte sans même regarder derrière toi?, demanda le lion.
– Je m’échappe loin de l’emprise de l’homme.
– Que t’a-t-il donc fait, l’homme?
– Il me jette sur le dos une chose qu’il appelle «selle», en met une autre dans la bouche qu’il appelle «bride», place des étriers sur cette selle et s’y tient debout sur ses pieds armés d’éperons. Si je tente de me sauver, il m’arrête en tirant sur la bride, il me semble alors que je vais mourir. Si je refuse d’avancer, il me frappe de ses éperons et il me semble que mon foie va éclater. Il fait de moi ce qu’il veut!
Par Hassan Aourid
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