Si les Portugais ont colonisé El Jadida pendant près de trois siècles, où est-ce qu’ils ont bien pu, durant tout ce temps, enterrer leurs morts ? Zamane a mené l’enquête.
Selon les sources historiques, la présence portugaise à Mazagan aurait commencé en 1502. Depuis lors, et pendant 267 ans, la vie quotidienne des conquérants, de leur arrivée à leur départ, voire de leur naissance à leur mort, s’organisa au fur et à mesure de la construction de la forteresse et des péripéties guerrières. À cela il faut ajouter diverses difficultés : escarmouches, ravitaillement aléatoire, pénuries récurrentes, rareté de l’eau, promiscuité, épidémies périodiques à partir de 1750 et épidémie de fièvre maligne en 1762. Le siège et la prise de la ville par l’armée du sultan Sidi Mohamed ben Abdellah entraînent leur évacuation définitive de la cité par la mer en 1769.
Des «lieux pour dormir»
Les statistiques révèlent qu’en ce jour fatidique, pour les Portugais, du 11 mars 1769, les navires ayant évacué les occupants de la cité ont transporté 461 familles comprenant un peu plus de 2000 personnes, hommes et femmes. Dans son livre «Mazagào, la ville qui traversa l’Atlantique», l’historien Laurent Vidal ajoute que certaines femmes veuves dont le mari est décédé sur la place au combat, de maladie ou de vieillesse, n’ont pu ou pas souhaité quitter la forteresse.
Par Mustapha Jmahri
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