Parti de Tétouan, il a beaucoup voyagé en Orient. mais avant, il a fondé et dirigé le mensuel assalam, puis, en 1924, la première imprimerie nationale, Al Matbaâ al mahdiya, Entre autres. impressions.
Si les autorités françaises avaient réussi à isoler leur zone du Protectorat du Machreq, il en était autrement pour la zone espagnole dans le nord du pays. Ainsi, les Espagnols n’ont jamais essayé d’interdire complètement la presse moyen-orientale, qui était lue à Tétouan, et de là trouvait clandestinement son chemin vers le sud du pays. Il en était de même pour les livres qui arrivaient du Caire ou de Beyrouth. Sur le plan académique, les Tétouanais étaient les seuls pendant la période coloniale à envoyer leurs enfants étudier au Caire, à Damas ou en Palestine. Mohammed Daoud explique l’attitude tolérante des autorités espagnoles par le déficit de leur politique d’enseignement et le peu d’investissement qu’ils avaient affecté à l’éducation. D’ailleurs, la présence en Egypte et en Palestine d’un groupe important d’étudiants tétouanais était parmi les facteurs qui l’avaient motivé à entreprendre son voyage au Machreq en 1935. Mohammed Daoud avait reçu une éducation traditionnelle à la Qaraouiyine avant de revenir dans sa ville natale en 1922 pour se consacrer à l’enseignement. Il faut se rappeler que les années 1920 avaient vu l’éclosion d’écoles qu’on appelait « libres » et qui n’étaient en fait que des écoles fondées par les nationalistes en réaction aux écoles à l’occidentale créées par le colonisateur. Ainsi, Mohammed Daoud faisait partie d’un groupe de Tétouanais qui, en 1924, avaient fondé Al Madrasa al ahlia où l’enseignement de l’arabe et des disciplines islamiques était la principale préoccupation de ses fondateurs.
Par Mohammed El Mansour
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