Au 18ème siècle, le Maroc est sur le point d’obtenir une délégation de pouvoir sur la régence d’Alger. Des enjeux stratégiques l’en ont empêché.
Les relations politiques du Maroc avec son voisin de l’est ont été le plus souvent tendues et caractérisées par un climat de profonde méfiance. La domination ottomane de l’Algérie depuis le début du XVIème siècle n’a fait qu’exacerber cette méfiance. Même les rapports privilégiés que le sultan Mohammed Ben Abdallah avait établis avec Istanbul au cours du XVIIIème siècle ne sont pas en mesure de dissiper un malentendu devenu structurel. En 1785, le sultan Mohammed Ben Abdallah dépêche à Istanbul un de ses plus proches conseillers, le dignitaire tétouanais Abdelkrim Al Aouni, chargé d’une lettre au sultan ottoman où il se plaignait des maîtres d’Alger et de leurs agissements. Les historiens officiels comme Al Zayani parlent de l’arbitraire et des mauvais traitements que subissaient les tribus algériennes limitrophes et qui portaient leurs doléances auprès du sultan afin qu’il puisse intercéder en leur faveur. Plusieurs émissaires sont envoyés à Istanbul, et à chaque fois la réponse du sultan ottoman est la même : « Ces raïs d’Alger sont peut-être des insolents mais, vu leur dévouement au jihad contre nos ennemis, nous vous supplions de ne pas leur en vouloir ». Après plusieurs correspondances adressées à la Sublime Porte (siège du gouvernement ottoman à Istanbul), Mohammed Ben Abdallah est de plus en plus exaspéré.
Par Mohamed El Mansour
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