L’installation de l’aviation militaire française, premièrement en faisant voler une montgolfière au-dessus de Casablanca en 1907, puis en bombardant des positions «ennemies» dix ans plus tard dans le pré-Rif et le Souss, allait aussi contribuer à écraser les mouvements de résistance.
En mai 1916, quatre ans après la signature du traité du Protectorat et deux ans après le déclenchement de la Première guerre mondiale, un événement majeur se produit au Maroc. Le Résident général Lyautey demande et obtient de son gouvernement l’envoi de deux escadrilles aériennes pour contrôler le ciel marocain et soutenir depuis l’air les colonnes françaises qui essayent tant bien que mal de venir à bout des résistances locales. Ces deux escadrilles sont la 302 et la 305, retirées du front européen et placées sous le commandement du capitaine Armand de la Morlais, un aviateur expérimenté. Elles vont, au détriment des populations marocaines, faire date dans l’histoire du pays.
L’histoire de l’aviation au Maroc ne commence évidemment pas en 1916. Elle est antérieure, et sous d’autres formes. C’est en 1907 qu’un bataillon de sapeurs-aérostiers, c’est-à-dire des sapeurs du Génie maniant des ballons à gaz, débarque à Casablanca. Ce sont 57 hommes qui manœuvrent un aérostat, un ballon captif de 320 m3 de gaz, appelé d’ailleurs le «Dar El Beida», et commandés par le lieutenant Bienvenüe. Ils viennent pour soutenir le général Antoine Drude qui commence la pacification de l’Empire chérifien en réprimant les habitants de la future capitale économique du Maroc.
Par Adnan Sebti
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