Si l’usage de l’aviation militaire par les Français a fait l’objet d’une attention médiatique particulière, celui de l’armée espagnole est resté plus discret. Même si les Espagnols l’ont utilisée pour le largage d’armements chimiques. Un passé que Madrid a toujours tenté de minimiser.
Dès que l’Espagne a compris que c’est par les airs qu’elle pourrait enfin maîtriser le nord du Maroc, son armée n’a cessé de développer la guerre aérienne. L’aviation militaire espagnole fut employée pour la première fois au Maroc en 1913, lorsqu’une escadrille de 13 avions, 9 pilotes et 6 observateurs, se déplaça en octobre de cette année à la zone du Protectorat espagnol, où elle effectua un premier vol de reconnaissance le 2 novembre, et le premier bombardement le 17 du même mois. Lors de cette opération, les bombes utilisées à bord d’un avion Löhner étaient du type appelé Gotha. Par ailleurs, le premier aérodrome du Protectorat espagnol fut aménagé à Saniat Rmel, près de Tétouan. L’aviation espagnole prit des photos et coopéra à l’avancée des troupes de l’armée de terre et, lors des opérations de l’artillerie, participa également avec de nombreux bombardements en escadrille. Au cours de la Première guerre mondiale, l’activité militaire dans le Protectorat espagnol fut considérablement réduite, et elle ne reprit qu’en 1919, dans la région occidentale, à la suite de la désignation du général Dámaso Berenguer au poste de haut commissaire, et du général Fernández Silvestre au poste de commandant général de Melilia en janvier 1920.
Par Maria Rosa de Madariaga
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