Y a-t-il eu des révoltes dans la zone sous influence espagnole durant la Guerre civile espagnole entre 1936 et 1939 ? L’histoire officielle dit que non. Pourtant des indices nous disent le contraire.
L’un des mythes les mieux consolidés de l’histoire du protectorat espagnol sur le Maroc est celui de la parfaite association entre les presque 100.000 soldats combattants (les chiffres varient d’un auteur à un autre) et l’armée du général Francisco Franco durant la Guerre civile espagnole (1936-1939). L’historiographie espagnole, secondée cette fois-ci par son homologue marocaine, en convient : à part quelques rares civils qui ont rejoint le camp républicain, l’immense majorité des Marocains qui ont combattu dans ce conflit fratricide le firent du côté des «nationalistes» espagnols, des militaires factieux qui, en tentant un coup d’État en juillet 1936 contre la 2ème République et en échouant, ont provoqué la guerre civile.
De la participation des Marocains, pour la plupart des ruraux et montagnards rifains, jeblis et ghomaris, ainsi qu’une très infime proportion de citadins des principales villes du protectorat, de quelques sahraouis et ifniens et d’une poignée de mercenaires musulmans venus de la zone française, on se rappelle deux tirades qui sont restées gravés dans la mémoire collective et dans les livres d’histoire.
Premièrement, celle de la dirigeante communiste Dolores Ibarruri, qui s’en est prise de manière véhémente et quelque peu raciste à cette «multitude de Maures, ivre de sensualité, qui se déverse en viols horribles sur nos filles, sur nos femmes dans les villages qui ont été piétinés par le sabot fasciste. Des Maures amenés des douars marocains, de tout ce qu’il y a de non civilisé des villages et rochers rifains»
Par Adnan Sebti
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