Les drogues n’ont pas toujours été considérées comme telles ni interdites. Certaines d’entre elles étaient même consommées comme stimulants. Les choses ont bien changé depuis.
Toutes les boissons ne sont pas des stimulants, et les stimulants n’ont pas tous une forme liquide. Un historien allemand, Wolfgang Schivelbusch, nous propose un livre étonnant qui traite de cette question dans une perspective historique large. « Pourquoi le Moyen-âge a-t-il un goût si prononcé pour les épices orientales et pourquoi cet appétit disparaît-il si soudainement au 17ème siècle ? Pourquoi les préférences de l’aristocratie au 18e siècle vont-elles au chocolat, alors que la bourgeoisie s’en tient au café ? D’où vient que le tabac au 18ème siècle se consomme principalement sous forme de prise, alors qu’auparavant on fumait la pipe et qu’ensuite on est passé au cigare et à la cigarette ? Pourquoi certaines substances comme l’opium ou le haschich ont-elles été utilisées libéralement pendant des siècles comme des stimulants ordinaires, pour être soudain vers la fin du 19e siècle qualifiées de drogues et interdites ? ». Ces questions donnent le ton. Chaque produit se caractérise par une géographie, une chronologie, un imaginaire, un rituel, et différentes interactions culturelles au niveau mondial ; et tous ces aspects ont connu une évolution historique qui ne manque pas de nous surprendre.
Par Abdelahad Sebti
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