Dans le Maroc antique, les établissements carthaginois et les populations libyco-berbères ont mêlé leurs influences pour faire naître une civilisation libyphénicienne, encore bien vivante au temps de la conquête romaine.
Aux débuts du premier millénaire avant l’ère commune, les Phéniciens, venus de l’Orient méditerranéen (le Liban actuel), ont fondé des comptoirs et des colonies dans le bassin occidental de la mer Méditerranée, dont ils occupent le littoral sud. À partir du VIIIe siècle avant l’ère commune, les Grecs installent, quant à eux, des colonies sur le littoral nord de la Méditerranée. Les grandes îles du bassin méditerranéen occidental, la Corse, la Sicile et la Sardaigne, sont partagées entre ces deux grandes zones économiques et culturelles concurrentes. En revanche, l’espace correspondant aux Colonnes d’Hercule (détroit de Gibraltar) et les littoraux européen et africain de l’océan Atlantique, sont entièrement aux mains des Phéniciens. Une nouvelle ère, qualifiée de libyphénicienne ou punique par les historiens contemporains, s’ouvre à partir du VIe siècle av. J.C, lorsque les Phéniciens d’Occident s’émancipent de la tutelle de la Phénicie orientale. Carthage, qui commande le détroit de Sicile, assure l’hégémonie d’une confédération de colonies fondées jadis par les commerçants de Phénicie. Son aire d’influence s’étend sur la majeure partie de la Méditerranée occidentale et sur les littoraux de l’océan Atlantique de part et d’autre des Colonnes d’Hercule.
Par Jean-Luc Pierre
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