1e classe Mohammed Ben Bouchaïb Ben Larbi (1925-?) 8e RTM, CEFEO, Matricule 3062.
Depuis 62 ans, Karin Trappel est à la recherche de son père. Un tirailleur marocain du nom de Mohammed Ben Bouchaïb Ben Larbi, originaire d’El Bourj, porté disparu lors de la chute de Dong Khé en mai 1950. Karin est née quatre ans plus tôt, en Autriche, où son père était stationné lors de l’hiver 1945-46 et où il a rencontré une jeune fille du nom de Wilma, avant d’être renvoyé en France puis au Maroc. Wilma ne devait jamais revoir Mohammed. Les deux amoureux continuent de s’échanger des lettres, entre le Vorarlberg et l’Indochine. Et puis le courrier s’interrompt brutalement, au printemps 1950. Wilma ne saura jamais ce qui est arrivé à Mohammed. Elle est obligée d’épouser un autre homme, sous la pression de sa famille. Karin grandira sans jamais pouvoir parler de ce père absent, dont seules subsistent quelques photos sépia datées de 1945 et le revers d’une lettre postée d’Indochine. En 1999, elle prend son bâton de pèlerin et se rend au Vietnam, sur les traces de son père, sans autre indice que son nom. Recherches vaines, jusqu’à ce que les archives militaires françaises, en 2009, ne révèlent la fin tragique de Mohammed Ben Bouchaïb Ben Larbi, 1e classe de la 4e compagnie du BM/8e RTM, fait prisonnier par le Vietminh après la dislocation de la colonne Brun dans la nuit du 26 au 27 mai 1950 au sud de Dong Khé. Sa trace se perd ici. Comme nombre de tirailleurs marocains disparus, il n’existe pas de sépulture à son nom. 58 ans après la fin de la guerre d’Indochine, le Vietnam refuse toujours de reconnaître les mauvais traitements infligés en captivité aux soldats nord-africains du CEFEO.
Par la rédaction
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