Viscéralement attachés à la monarchie, les Marocains d’Israël n’ont de cesse de crier leur amour pour le trône chérifien. Depuis Mohammed V, ce lien si particulier ne s’est jamais démenti, malgré des épisodes douloureux. Plus que toute autre diaspora marocaine, le sentiment d’appartenance des Israéliens à leur pays d’origine passe par une passion pour le trône. Loin des yeux, proche du cœur…
« Au bout de deux heures, les conscrits étaient affublés d’uniformes, coiffés de casquettes et armés de fusils qu’ils traînaient comme des balais, et ils ne trouvèrent rien d’autre à chanter, en se dirigeant vers le terrain des tirs, qu’un hymne à la gloire de sa regrettée Majesté le Roi Mohammed V et un autre à la gloire de son successeur le Roi Hassan II ». Dans son livre «Le cri de l’arbre» (1984), le romancier maroco-israélien Ami Bouganim raconte les premiers pas des migrants enrôlés dans la jeune armée israélienne au début des années 1960. Totalement déboussolés dans cet environnement nouveau, les premiers juifs venus du Maroc cherchent désespérément des repères. Parmi eux, une figure paternelle dont le souvenir est précieusement chérie. Le roi Mohammed V, dont le visage serait même apparu à certains sur la surface de la lune quelques années plus tôt, fait bien partie des souvenirs emportés à la hâte par les premières vagues de migration en Israël. Celui qui est devenu roi du Maroc à l’ du pays est devenu une figure du judaïsme, pas seulement auprès des Marocains.
Depuis la Seconde Guerre Mondiale, le sultan chérifien fait partie des Justes parmi les Nations, un titre hautement distinctif qui distingue les personnes ayant participé au sauvetage de juifs des exactions nazies.
Par Sami Lakhmari
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