Amoureux de l’écriture, à la fois poète et journaliste, Mohamed Tanjaoui a aiguisé ses armes journalistiques auprès de Allal El Fassi et s’est illustré par sa sensibilité. Retour sur le parcours d’un homme de lettres.
Celui qui se décrivait comme un poète, un journaliste, qui existe «dans un espace souvent sous les nues et guère sous les lumières», n’est plus. Mohamed Tanjaoui s’est éteint vendredi 25 novembre à l’hôpital militaire de Rabat, des suites d’une longue maladie, à 81 ans. Ce natif de Tétouan, en 1936, qui a notamment étudié à Al Qaraouiyine, à Fès, était un grand nom de la poésie marocaine. Précoce et touche-à-tout, il s’est essayé à l’écriture dès sa prime jeunesse à travers la création d’une revue manuscrite, avant de rejoindre les rédactions des journaux Annahar et Al Oumma à Tétouan. En 1956, il rejoint le titre Assahrae, dirigé par Allal El Fassi, puis atterrit à la RTM en 1959 avant de travailler pour Attahrir. En 1962, il se rend au Caire pour participer à une session de formation des journalistes, puis, deux ans et demi plus tard, rentre au Maroc et prend les rênes du journal officiel Al Anbae. L’un de ses premiers poèmes, Sabah Al Houb (Matinée d’amour), a remporté le prix Mohammed V pour la poésie. Mais on lui doit aussi, entre autres, les paroles de la chanson Mawlid Al Qamar (Naissance de la lune) interprétée par Abdelwahab Doukkali. Mohamed Tanjaoui a également été l’auteur des trois tomes de l’épopée Malhamat Al Ahd, qui a ponctué les célébrations nationales dans les années 1980.