Interdit parce que jugé incompatible avec la monarchie, le Parti communiste marocain n’a pas survécu à l’Indépendance du pays. Avec la bénédiction des forces politiques en place.
L’été 1959 commence mal pour les communistes marocains : Mohammed V fait parvenir une missive à tous les partis, leur demandant d’expliciter leurs propositions officielles quant aux premières élections à organiser au Maroc. Mais le sultan «oublie» le Parti communiste marocain (PCM) dans la liste des destinataires. Pourtant, celui-ci est non seulement un parti actif sur la scène nationale, mais il est également auréolé par les sacrifices de ses dirigeants et militants lors de la lutte pour l’indépendance et le retour de Ben Youssef sur le trône. D’ailleurs, Mohammed V reçoit bien une délégation du PCM conduite par Ali Yata à Saint-Germain-en-Laye, lors de son séjour en France. Et ce n’est pas la première rencontre entre Yata et Ben Youssef puisque le premier a présenté au second le programme du PCM dès août 1946. Mieux, le 5 décembre 1955, lors des consultations politiques en vue de la formation du premier gouvernement Bekkai, Ben Youssef reçoit de nouveau les représentants du bureau politique du PCM. Parmi ceux-ci figure le plus connu des chefs communistes de la Résistance : Abdelkrim Benabdellah. Ce fondateur du Croissant Noir et ingénieur de métier, sera assassiné quatre mois plus tard.
Par Maâti Monjib
La suite de l’article dans Zamane N°3
dissolution du PCM et laïcité au Maroc