Elles sont des centaines à joncher le sous-sol du territoire marocain. Des villes, jadis fleurons des civilisations, aujourd’hui oubliées et délaissées, conservent dans leurs vestiges les traces d’un passé plein de secrets.
Imaginez une cité du désert bouillonnante d’activités ; une cité où se côtoient les marchands venant des contrées les plus lointaines ; une cité qui se dresse au Moyen Âge comme la plus grande rivale de Fès. Pourtant Sijilmassa s’est évaporée. Le sort de la capitale indépendante des tribus Zénètes n’a en réalité rien d’exceptionnel. L’Histoire, capricieuse, s’amuse à faire et défaire des cités. Même les plus glorieuses d’entre elles ne sont jamais à l’abri. Les raisons des abandons de villes sont complexes et variées. Toujours est-il que les traces de leur existence fournissent aux archéologues un outil ô combien précieux pour la compréhension des modes de vie d’antan. Leur découverte est aussi une aubaine pour les historiens désireux de percer le secret de nombreux épisodes inconnus de l’Histoire du pays. Faute de documents suffisants, l’étude des cités disparues devient l’une des clés les plus importantes des avancées dans ce domaine. Jusqu’à récemment, tous ces experts étaient loin de se douter du nombre vertigineux de villes ensevelies. Grâce aux nouvelles technologies et à l’apport des topographes, un nouveau relief urbain longtemps invisible commence doucement à refaire surface. Toutes les régions du Maroc sont aujourd’hui concernées par ce phénomène, qui pourrait impliquer plus d’une centaine de villes, dont certaines déjà sorties de terre, annoncent de belles découvertes en perspective. L’enjeu est de taille, il permettrait tout bonnement de multiplier les sources scientifiques dans la compréhension des mouvements de populations, de l’histoire politique, et même des variations climatiques. En effet, nos ancêtres urbains n’ont pas délaissé leurs villes respectives pour les mêmes raisons, ni de la même façon. La violence d’une guerre ou d’une catastrophe climatique obligent les habitants à une évacuation spectaculaire, la famine ou la perte d’influence font progressivement tomber la cité dans l’oubli. Pour l’heure, la décrépitude des cités oubliées ne fait, majoritairement, que l’objet d’hypothèses. Certaines sont par ailleurs bien surprenantes.
Par Sami Lakmahri
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intéressant
Un riche patrimoine historique a explorer .une histoire fascinante .dans toute l afrique du nord .