On a tout écrit et dit sur le général Mohamed Oufkir. Pourtant, jamais une certitude n’est venue étayer le parcours de l’homme. Des documents d’archives permettent d’en savoir un peu plus.
Mohamed Oufkir, le général qui a occupé les plus hautes charges sous Hassan II, n’a pas eu un passé de militant nationaliste durant le Protectorat français (1912-1956). Il n’a pour ainsi dire jamais exigé le départ de la France ni sympathisé avec le Mouvement national. Pourtant, à l’indépendance du Maroc en 1956, on le retrouve au sommet de d’Etat, fraîchement nommé aide de camp de Mohammed V, avant de devenir, jusqu’à son « suicide » en 1972, l’homme de confiance et l’âme damnée du roi Hassan II.
La vie de Mohamed Oufkir est connue, même si certains épisodes de l’après-indépendance restent inexplorés en raison de l’opprobre qui a frappé et frappe encore son nom. Ce n’est pas pour rien que Stephen Smith, l’auteur de la seule biographie du général, commente, dans son livre «Oufkir, un destin marocain», que chaque année, quand la télévision marocaine repasse les images tournées lors du retour d’exil de Mohammed V, le 16 novembre 1955, le film «saute de coupe en coupe. Car il ne faut pas qu’apparaisse le général Oufkir, l’aide de camp de Sa Majesté. Mohamed Oufkir est un anathème de l’histoire marocaine».
Par Adnan Sebti
Lire la suite de l’article dans Zamane N° 69-70