Jusqu’à aujourd’hui, beaucoup de Marocains intéressés par le mouvement syndical se demandent encore comment Mehdi Ben Barka, le chef du camp absolutiste au Maroc, a soutenu Mahjoub Benseddik, le plus royaliste des syndicalistes, contre Taïeb Ben Bouazza, l’homme de gauche et le syndicaliste le plus populaire à l’époque.
Durant les années 1940, Taïeb Ben Bouazza était très apprécié par les cadres marocains des syndicats européens qui seuls avaient le droit d’existence légale et de travail au grand jour. Il jouira ensuite d’un grand respect dans les grandes agglomérations ouvrières du Maroc, vu son rôle pionnier dans la naissance et le développement du syndicalisme autonome dans le Maroc oriental. Il était pendant longtemps l’objet de persécution de la part de la police coloniale. Dans son témoignage à Zamane, Boubker Monkachi, ancien syndicaliste et qui, jeune intellectuel a longtemps côtoyé Ben Barka et Benseddik, rapporte que «de fait, Ben Bouazza avait des idées marxisantes et était perçu comme un pro-communiste. Il était certainement plus populaire que Mahjoub Benseddik dans les rangs des militants syndicaux. D’ailleurs, c’est lui qui a été élu secrétaire général et Benseddik, secrétaire général adjoint, lors du congrès constitutif de l’Union Marocaine du Travail (UMT). Mais celui-ci a été soutenu par Ben Barka et derrière lui, par la direction de l’Istiqlal…».
Par Maâti Monjib
Lire la suite de l’article dans Zamane N° 52