Après la Seconde Guerre mondiale, les nationalistes marocains décident de plaider leur cause aux Etats-Unis. Installés à New York, ils s’activent dans les médias et les universités, mais surtout dans les couloirs de l’ONU fraîchement créée.
Nous sommes au milieu des années 1940. La Seconde Guerre mondiale a modifié l’échiquier international et ce n’est pas sans conséquences sur le protectorat français au Maroc. Le débarquement des Alliés en Afrique du Nord, le 8 novembre 1942, ainsi que la Conférence d’Anfa, en 1943, symbolisent la chute des vieux empires européens et la montée d’une nouvelle superpuissance mondiale, les Etats-Unis. Dans le même temps, la Charte de l’Atlantique (1941) et la Charte des Nations Unies (1945), tous deux promettant «le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes», inspirent des mouvements de libération à travers le monde. Comment réagit le mouvement nationaliste marocain à cette nouvelle constellation de puissances mondiales ?
Le 14 février 1943, les nationalistes de la zone du protectorat espagnol présentent leur Manifeste de l’indépendance aux autorités coloniales mais aussi aux consulats américain et britannique. Le 11 janvier 1944, les leaders du Parti de l’Istiqlal (PI) font de même à Rabat. L’année suivante, Mohammed Lyazidi, secrétaire général adjoint du PI, se rend à San Francisco et adresse une pétition à l’Organisation des Nations Unies, récemment créée, afin de permettre aux Marocains d’y envoyer des délégués. Le nationaliste Mohammed Zeghari expliquera plus tard : «Nous savions que nous avions besoin de l’aide étrangère pour réussir, par conséquent nous avions décidé d’exposer nos griefs et nos revendications devant l’opinion internationale». C’est en effet à cette époque que les nationalistes décident d’intensifier leurs efforts auprès des leaders internationaux.
Par David Stenner
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