L’état d’exception proclamé par Hassan II, en 1965, a provoqué même la colère de ses plus fidèles amis et thuriféraires habituels. Retour sur un épisode qui a gravement secoué la classe politique du royaume.
Le 19 février 1965, Youssef Belabbas, ministre de l’Education nationale, diffuse une circulaire qui va mettre le feu à une poudrière appelée Maroc. Le 22 mars, une grève massive, mais pacifique a lieu dans les lycées et collèges de Casablanca. Des marches sont organisées.
Un carnage à Casa
Le lendemain, les lycéens sont rejoints par les étudiants, puis par les petites gens, à Casablanca mais aussi dans d’autres grandes villes du pays. Les forces de police et l’armée, sur ordre du palais, tirent sur les manifestants. Un véritable bain de sang. Des centaines de tués et de blessés tombent. Des milliers sont arrêtés. Depuis la montée sur le trône de Hassan II et son renoncement à la politique de son père, faite de modération et de partage du pouvoir avec les nationalistes, le pays ne sort d’une crise que pour tomber dans une autre. Ainsi la précampagne et campagne référendaires, en vue d’adopter une constitution, agitent le Maroc, quasiment tout l’automne de 1962. Rédigé par des spécialistes étrangers avec pour «rédacteur en chef» Hassan II lui-même, le projet constitutionnel est rejeté par la gauche.
Par Maati Monjib
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