Le 14 novembre 1975, le Maroc signe un accord avec l’Espagne et la Mauritanie. Une réussite totale pour Hassan II, qui a renforcé l’unité nationale du royaume, évité un conflit avec l’Espagne et obtenu une excellente image à l’international. Récit d’un coup de maître hassanien.
En 1975, la question du Sahara devient une priorité pour l’Etat marocain. Jusqu’alors, la monarchie avait choisi de séparer les concepts de souveraineté et d’intégrité territoriale. La souveraineté fût retrouvée dès 1956 tandis que le recouvrement de l’intégrité territoriale était censée s’étaler dans le temps. Depuis la dissolution de l’Armée de la libération du sud en 1960, le Sahara demeure donc sous occupation espagnole. A cette époque, et jusqu’au début des années 1970, la récupération de ce territoire est loin d’être primordiale pour le Maroc. Elle est, tout au plus, une question de principe. Dès 1974 cependant, la conjonction de plusieurs évènements politiques et géostratégiques amène les acteurs politiques à revoir leur stratégie. Après deux tentatives de coups d’Etat (1971-1972) et l’impact des années de plomb, la monarchie a cruellement besoin de fédérer son peuple autour d’un projet commun. Au même moment, de l’autre côté de la rive méditerranéenne, l’Espagne traverse une époque trouble avec l’agonie du régime franquiste.
Par Mostafa Bouaziz
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