Il le dit lui-même, Mohamed Aït Kaddour aurait pu être un simple berger. Son destin bascule lorsqu’il sollicite Ben Barka pour régler un conflit avec un caïd de sa région. Il se retrouve au coeur d’intrigues politiques et militaires, dont la plus importante : le putsch de 1972.
Comment avez-vous rejoint l’organisation clandestine de l’UNFP ?
En réalité, j’avais rejoint Mohamed Fqih Basri et non l’organisation secrète. D’ailleurs, celle-ci n’avait pas encore l’appellation «UNFP» à l’époque.
Quelles sont les données que vous avez pu recueillir sur le complot de 1963 ?
Rien de particulier, hormis ce qui était déjà connu dans le contexte de l’époque. À ce moment-là, une scission a eu lieu entre le nouveau régime de Hassan II et l’aile pro-révolution, guidée par Ben Barka. Grosso modo, je considère que Hassan II a mis à sac le gouvernement d’Ibrahim et a fini par convaincre son père de déclarer la guerre aux nationalistes. Pour mon cas, je suis rentré au Maroc en 1964. À mon retour de Paris où je faisais mes études, j’ai été enlevé et torturé à Dar El Mokri. Cela est arrivé suite à l’opération de Mechraâ Hammadi, où des résistants ont été accusés d’avoir attaqué des agents de la police. Le poids de ce que j’ai vécu à Dar El Mokri était pesant. Depuis, j’ai tenu à ne pas impliquer un de mes frères dans une action pouvant le mener à la prison. J’ai même songé au suicide, alors que j’étais en détention.
Propos recueillis par Smail Bellaouali
Lire la suite de l’interview dans Zamane N° 59