La géographie commande le destin de cetteville tête de pont, plusieurs fois millénaire, dans cette plaine aquatique, berceau des civilisations, qu’est la Méditerranée.
Tanger partage ce destin comme d’autres villes qui ont forgé la mémoire universelle : Carthage, Alexandrie, Istanbul, Athènes ou Rome. La seule ville, trois fois millénaire, encore en vie au Maroc, est Tanger. Volubilis, Banasa, Lixus, ne sont que des vestiges. Elle partage ce destin avec Chala, devenu Sala, puis Challah, et enfin Rabat. On y trouve encore, comme à Tanger, les différentes strates qui ont fait le Maroc : les séquences phénicienne, romaine, musulmane, puis occidentale.
Tanger est la plus grande ville du détroit de Gibraltar. Par le nombre de ses habitants, mais surtout par son histoire. Elle garde, dans ses faubourgs, le nom de ce général Goth, Julien, par son cours d’eau, oued Ilyane, tout comme les sépultures des Phéniciens, qui attestent de son ancrage historique. Elle fut tout autant capitale de ce qui était la Maurétanie tingitane, comme elle fut, jusqu’au Protectorat, capitale diplomatique du pays. La ville, de par un mixage de la géographie et l’histoire, est l’objet de mystères, toujours renouvelés, pour paraphraser Paul Valéry.
Par Hassan Aourid
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