En Espagne, même un monarque n’est pas certain d’échapper à la justice. C’est sur fond d’enquête pour corruption qu’une lettre inattendue a été publiée ce lundi 3 août. Ce texte est signé de la main de l’ancien roi, Juan Carlos, héros de la transition démocratique en Espagne, qui a abdiqué en juin 2014 en faveur de son fils Felipe. C’est justement à ce dernier que le courrier est adressé. Une missive dans laquelle Juan Carlos explique que: «Guidé à présent par la conviction de rendre le meilleur service aux Espagnols, à leurs institutions, et à toi en tant que roi, je t’informe de ma décision réfléchie de m’exiler, en cette période, en dehors de l’Espagne». L’ancien roi admet que cette surprenante décision intervient à cause de «répercussions publiques de certains épisodes de [sa] vie privée passée».
C’est bien d’une affaire de soupçon de corruption qu’il s’agit, sur laquelle la Cour suprême espagnole enquête depuis quelques temps déjà. Révélés d’abord par les fuites des Panama Papers en 2016, les soupçons concernent entre autres, les contacts très étroits entre Juan Carlos et la monarchie saoudienne. Début Juin, la Cour suprême avait précisé qu’elle se penchait sur le cas d’un marché attribué par l’Arabie saoudite à un consortium espagnol pour 7 milliards d’euros, en 2011. D’après la presse, des preuves accusent l’ancien monarque d’avoir bénéficié alors d’une généreuse commission. En réponse à la lettre de Juan Carlos annonçant son exil, un communiqué de la maison royale explique que son fils, l’actuel roi d’Espagne, fait savoir qu’il accepte sa décision et l’en remercie. De son côté, l’avocat de Juan Carlos confie qu’il ne s’agit toutefois pas d’une tentative d’échapper à la justice de son pays et que l’ex roi «a l’intention de se rendre disponible pour coopérer à l’enquête».
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