Il y a des occasions qui ne se répètent pas. La journaliste Marvine Howe a su saisir sa chance. Au contact du futur Hassan II, elle nous rapporte des détails croustillants sur la pensée et la vie du prince héritier.
Rien ne l’y prédestinait, et pourtant ! Au cours des années 1950, Marvine Howe, une jeune Américaine qui aspire à devenir journaliste, se voit ouvrir les portes du Palais et commence alors à se lier d’amitié avec Moulay El Hassan. Pendant qu’elle rêve d’obtenir son interview, lui, qui refuse de se plier à l’exercice, lui livre sa vision de l’amour, des femmes, du colonialisme, des Etats-Unis et de la France. Le tout en off, bien sûr. Morceaux choisis de ce jeu du chat et de la souris. Un bienheureux hasard a voulu que Marvine Howe débarque au Maroc en 1950 afin d’apprendre la langue de Molière. Sur place, elle devient pendant un temps fille au pair dans une famille française de Fès. Plus tard, au lieu d’aller à Paris où elle devait débuter sa carrière de journaliste à l’International Herald Tribune, elle choisit finalement un bien modeste job avec l’American Programme de Radio Maroc à Rabat. C’était là son point de départ pour accéder à l’information ainsi qu’aux faiseurs de l’actualité politique. Le pays vit en ce moment-là une grave crise politique et un bras de fer sans merci entre les nationalistes et le sultan d’un côté, et les autorités du Protectorat de l’autre. Moulay El Hassan, en tant que fils aîné du sultan, assume déjà ses responsabilités de prince héritier avec des positions prononcées sur cette crise et sur l’avenir du pays en général. La journaliste américaine veut à tout prix lui parler et n’épargne aucun moyen pour y arriver.
Par Mohamed El Mansour
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