Ce lundi, le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) a inauguré un cimetière dédié aux victimes des affrontements du 20 juin 1981 à Casablanca, dans le cadre du suivi de la mise en œuvre des recommandations de l’Instance équité et réconciliation (IER). Ce cimetière, situé à Hay Mohammadi, portera le nom de « Cimetière des victimes des événements de juin 1981 », et dispose en outre d’une stèle commémorative où figure le nom des victimes. Il est situé à proximité d’une fosse commune, découverte en 2005 dans le cadre du travail d’enquête de l’IER, où des centaines de civils tués lors des émeutes de 1981, aussi surnommées « la révolte du pain », ont été enterrés.
Ce mouvement de grève mené dans plusieurs villes du pays a démarré en juin 1981, après les pressions exercées par le Fonds monétaire international (FMI) sur le gouvernement marocain afin de mettre en place un plan d’austérité. Plusieurs subventions accordées à certaines denrées alimentaires avaient été réduites tandis que le gouvernement avait décrété une hausse de 50% du prix de la farine, du blé et du sucre. Une hausse qui a bien sûr impacté les boulangers puis provoqué une pénurie de pain, avant que la Confédération démocratique des travailleurs (CDT) et l’Union marocaine de travail (UMT) appellent à la grève afin d’obtenir l’annulation de ces augmentations. Seulement, le mouvement de contestation est réprimé par les forces de l’ordre et s’envenime rapidement pour donner lieu à un conflit entre les manifestants et la police, qui use d’une violente répression (arrestations, censure de journaux, torture et usages de balles à l’encontre des manifestants). La version officielle évoque 66 morts tandis que l’USFP ou le PPS annoncent respectivement 637 et 800 décès. Il y a également eu des milliers d’arrestations, jusqu’à ce que le plan d’austérité soit finalement suspendu.
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