Zamane remonte le temps en compagnie d’un reporter marocain imaginaire, autorisé à couvrir, comme si vous y étiez, l’arrivée du nouveau sultan Mohamed ben Arafa à Rabat, après la déposition de Mohamed ben Youssef. Récit.
A l’époque, il n’y avait quasiment pas de reporters marocains et les rares journalistes nationaux faisaient de la figuration, le journalisme professionnel étant l’apanage des Français. Bien entendu, ce reportage n’a jamais existé. Mais tout ce qui y est rapporté est scrupuleusement basé sur des articles de presse, des documents historiques, des circulaires et des notes de la Résidence générale de la France à Rabat, des rapports de police et des souvenirs de témoins recueillis patiemment pendant de longues années. Il est 16h35, samedi 22 août 1953, quand le train en provenance de Marrakech est annoncé à la gare de Rabat-Ville. Il a quelques minutes de retard, mais comme c’est un train spécialement affrété pour transporter Sidi Mohamed Ould Moulay El Arafa, personne n’avait de souci à se faire. Samedi avait été déclaré journée sans voyageurs et aucun train autre que celui du sultan n’était prévu. C’est le colonel de Saint Bon, chef du cabinet militaire du Résident général, le général Guillaume, qui nous avait exceptionnellement donné à la dernière minute l’heure d’arrivée exacte du train impérial, en nous faisant promettre de garder le secret. Trois jours après la déposition de l’ancien sultan, les Français ne savent toujours pas comment allait réagir la population marocaine.
Par Adnan Sebti
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