Au milieu de l’année 1949, lorsque le 8e RTM arrive sur la RC4, la France se trouve confrontée à un pourrissement inquiétant du conflit en Indochine. La saignée des unités de première ligne continue face à un ennemi insaisissable. Pour lever des volontaires vietnamiens, il faut replacer l’affrontement sur un plan idéologique. Telle est l’idée du haut-commissaire de France en Indochine, Léon Pignon, technocrate timoré fraîchement débarqué de métropole et de plus en plus inquiet face à la tournure des événements. Dans une tribune intitulée «Et maintenant…», publiée le 7 juin 1949 dans France Illustration, il livre une longue diatribe contre le nouvel ennemi, le communisme international, cette «hydre» qui vient de s’emparer de la Chine et menace l’Indochine.
Pour Pignon, concernant la guerre d’Indochine, il ne s’agit ni plus ni moins d’une « immense machination du Kominform asiatique pour ruiner l’Asie du Sud-Est ». « Le combat a changé de sens », argue-t-il, expliquant qu’il ne s’agit plus désormais d’une lutte entre colonialistes et indépendantistes, mais de la « défense des belles civilisations d’Indochine contre les tenants d’idéologies totalitaires ».
« Dans les luttes de Titan qui se déchaînent, aucun cas ne saurait être réglé indépendamment des autres. Il ne sera point de victoire ou défaite isolée. C’est le sort de la civilisation qui est en jeu », conclut-il, invoquant le mahatma Gandhi qui, en 1921, avertissait du danger de dissocier les cultures occidentale et orientale : « ou se sauver ensemble, ou disparaître ensemble ».
Par la rédaction
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