Archéologue de formation, Abdelaziz El Idrissi est l’ancien conservateur du musée de la Casbah à Tanger, du musée contemporain dans la même ville et ancien délégué régional du ministère de la Culture dans la ville du détroit. Tout récemment nommé directeur général des musées du Maroc, il évoque, dans cet entretien accordé à Zamane, les origines de la peinture marocaine, l’apport de l’Orientalisme, le débat surla légitimité de la peinture naïve, des collections, des spéculateurs en matière d’art… Pour lui, la scène artistique marocaine est beaucoup plus ouverte surtout par rapport à des visions monolithiques qui ont prévalu dans certains pays arabes.
Y a-t-il une peinture marocaine, c’est-à-dire propre au Maroc ? Est-ce une question de couleurs propres au pays ou d’histoire collective, sociale, combinée à des parcours individuels ?
Oui, il existe une peinture marocaine distincte, qui combine des éléments de l’histoire collective, sociale et des parcours individuels des artistes. Et qui s’inscrit dans le même temps dans l’histoire universelle. Exemple : l’école de Casablanca.
Peut-on dater la naissance de la peinture au Maroc ?
La naissance de la peinture moderne au Maroc peut être située au début du XXème siècle, notamment avec l’arrivée de peintres européens comme Jacques Majorelle. Cependant, des formes d’art visuel existent au Maroc depuis des siècles, notamment les arts décoratifs islamiques et les traditions amazighes.
Quel a été l’état de la peinture sous le protectorat et quelle a été l’attitude ?
Sous le protectorat français (1912-1956), la peinture au Maroc a connu un développement significatif grâce à l’introduction de techniques et de styles européens. Les autorités coloniales ont parfois encouragé les arts pour promouvoir une certaine vision exotique, voir indigène, du Maroc, mais ont également freiné l’expression de la culture locale.
Propos recueillis par Moulim El Aroussi
Lire la suite de l’interview dans Zamane N°162