Ce n’est qu’à partir de la dynastie desAlmoravides, au XIème siècle, que le Maroc commence à peser dans ce qu’on appelait l’Occident musulman.
Le royaume avait connu, auparavant, des principautés à géométrie variable, fut vassal des Omeyyades de Cordoue, avait subi une forme de protectorat des Fatimides, départagé qu’il était entre les Maghraouas, alliés des premiers, les Beni Ifren, affidés aux seconds. Il connut même un syncrétisme religieux contraire à l’orthodoxie de l’islam, avec les Berghouatas qui régnaient sur les plaines atlantiques. Le Maroc ne connaitra l’unité territoriale et doctrinaire qu’avec les Almoravides. Certes, le cadre change. Il est désormais celui de l’Empire en lieu et place des principautés. Le schisme doctrinaire, avec des relents de kharijisme, des foyers de chiisme, en sus des Berghouatas, une hérésie, voire une religion,cessera au profit de l’unité du rite, celui du malékisme. Ce fut un levier d’unification politique et d’uniformisation religieuse. Le malékisme demeure, jusqu’à l’heure, l’un des constantes de l’identité religieuse du pays. Les Almoravides doteront le Maroc d’une nouvelle capitale, Marrakech. Laquelle, sous leurs successeurs Almohades, sera comparée à Baghdad, au point de devenir le Baghdad de l’Occident musulman. Le Maroc sera, d’ailleurs, désormais désigné par cette nouvelle capitale. Le mot «Maroc» n’est que la corruption de Marrakech.
Par Hassan Aourid
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