En temps de malheurs, surtout lors des cycles de catastrophes naturelles, la timidité de l’intervention de l’état almoravide ne manque pas d’interpeller et d’interroger quant à la nature même de cet état et de ses institutions.
Comme on le sait, l’historien construit son récit à partir des sources historiques disponibles, qu’il interroge et analyse. Toute étude portant sur la relation entre le pouvoir et la société au Maroc médiéval, notamment à l’époque des Almoravides, nécessite donc un retour aux sources originelles. Cependant, pour diverses raisons, l’historien de cette période ne dispose pas de nombreuses sources, telles que le «Kitab al-Jawami» du cadi Ayyad ou «Al-Anwar al-Jaliyya fi Akhbar al-Dawla al-Murabitiyya» d’Abou Bakr Yahya al-Ansari, connu sous le nom d’Ibn al-Sayrafi. Les informations disponibles se limitent donc à des fragments épars dans des sources ultérieures, souvent sans mention explicite de leur origine, rendant la tâche de l’historien ardue lorsqu’il aborde des sujets liés au gouvernement almoravide, y compris les relations entre le pouvoir et la société lors de catastrophes naturelles, en plus de la complexité inhérente du sujet. Ce préalable étant posé, plongeons à présent dans cette séquence déterminante du Moyen Âge marocain. L’État almoravide a souffert des catastrophes naturelles et de leurs conséquences pendant environ 30 ans, soit près d’un tiers de son existence (de la fondation de Marrakech, en 1060, à 1145), réparties tout au long de son histoire. Ces catastrophes ont eu un impact négatif sur la démographie, et sur la croissance économique, ce qui se répercutait à son tour sur les relations entre gouvernants et gouvernés.
Par Azeddine Guessous
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