L’art de vivre marocain s’exprime à travers leurs coutumes, leurs codes vestimentaires, culinaires, relationnels, une certaine manière d’être et de paraître. Il s’exprime aussi dans l’architecture de leurs maisons, leurs jardins, leurs bijoux, leurs parfums… Sans oublier le cérémonial, le rituel, les mille et un détails de tous genres, quand il s’agit de recevoir un hôte, de célébrer une fête ou un mariage, d’invoquer la mémoire du prophète ou la bonté divine. Depuis Fès jusqu’aux confins du Sahara, en passant par les grandes cités (Marrakech, Meknès, Rabat, Tanger…), les régions (le Nord Atlantique, le Souss, Abda et Doukkala, le Haouz, le Sud Saharien, l’Oriental…), les montagnes, les plaines, le littoral, les oasis : chacune des composantes de l’ensemble marocain apporte sa touche, son originalité. Chacune témoigne aussi des différentes influences qui ont marqué jusqu’à ses codes de la vie quotidienne et son savoir-vivre particulier.
Avec le précieux apport de grands experts et de spécialistes reconnus, Zamane vous invite, à travers le dossier du mois, à explorer différemment la longue et fascinante histoire marocaine. Un nouveau voyage à travers les époques et les senteurs, les décors, les goûts, qui ont fait et continuent de faire le Maroc.
Or, au-delà d’une capacité à vivre dans une communauté particulière, c’est bien autre chose que connote aujourd’hui cette notion de savoir-vire. Au fil des siècles et de l’évolution des civilisations, vivre en société est devenu un savoir dont les règles, constitutives de chacun des domaines spécifiques de cette société, sont circonscrites et conçues et pensées conformément à celle-ci. Ainsi, savoir vivre c’est aussi savoir mourir. Toute société se caractérise par ses rites, de naissance, de mort, de passage. Basés sur des symboliques spécifiques à chaque civilisation, les rituels représentent bien souvent le socle du déploiement d’une tradition ou de, la tradition. Intégrer le sens de la tradition et la perpétuer signifie l’acceptation de la conscience que l’on est un moment de la longue chaîne des moments qui constituent l’existence. Cette conscience étant en elle-même la reconnaissance de la mortalité de l’homme. Faire perdurer un «adab» (règle de bienséance), millénaire, est en soi une reconnaissance de la mort. Vivre dans l’observation de cet adab revient à vivre à l’aune de la sagesse, primordiale, qui veut que toute chose occupe une place qui lui est prescrite dans le respect d’une hiérarchie à la fois cosmique, universelle et sociétale du fait, bien souvent, de la religion. En Islam et notamment dans les doctrines soufies, savoir ou connaître c’est aimer et aimer c’est connaître. Ainsi vivre dans la conscience du respect de la sagesse des choses, est bien le fondement premier de tout savoir-vivre. De cette architecture fondatrice vont découler les possibles, multiples et variés, des différents savoir-vivre.
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