Bien que le sexe soit perçu aujourd’hui comme l’un des sujets épineux de la pensée islamique, et qu’il ait toujours été considéré comme un tabou que l’on traite avec une grande prudence, la comparaison entre le passé et le présent nous montre clairement qu’il y a eu un avant et un après. La différence est réelle, pour ne pas dire énorme.Le traitement de la question a tellement évolué qu’on en vient à tout oublier…
Contrairement aux grandes religions qui l’ont précédé, et qui percevaient le sexe comme une abomination digne de l’œuvre de Satan, l’islam a traité les questions sexuelles avec une certaine ouverture, car il ne l’a pas toujours associée à l’impureté. Loin de là. Il a toujours recommandé la pratique, la considérant comme une nécessité, utile et requise dans ce bas-monde et dans l’au-delà, mais en l’encadrant par des lois et des règles bien définies.
Dans les livres de la tradition, on rapporte un récit dans lequel les compagnons du Prophète ont demandé : «Ô Messager d’Allah, si l’un d’entre nous assouvit ses désirs, y trouvera-t-il un ‘Ajr (récompense découlant d’un bienfait, ndlr)». Réponse : «Si votre acte est dans le Wazr (haram, péché, ndlr), il le sera. Et s’il est dans le ‘Ajr, il le sera aussi». Dans sa réponse, le Prophète exhorte en substance ses compagnons à avoir des relations sexuelles avec leurs femmes, allant jusqu’à élever la pratique comme un moyen de se rapprocher de Dieu et d’aspirer à sa juste récompense. Nombreux sont les hadiths et récits qui abondent dans le même sens. Le Prophète de l’islam assimile les plaisirs de la vie («mata’ addounia») aux femmes vertueuses et associe le «Nikah» (acte sexuel) à la «sunna», autrement dit à un rituel que le bon musulman devra suivre et pratiquer à son tour.
Par Mohamed Abdelouahab Rafiqui
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