De tous les livres évoquant la sexualité dans le monde arabo-musulman, celui du Cheikh Nefzaoui, «Le Jardin parfumé», publié dans le XVème siècle, est probablement le plus célèbre. Zamane invite ses lecteurs à découvrir la teneur de ce texte à travers quelques extraits, avec l’idée, non pas de choquer, mais de restituer la réalité d’une époque…
Dieu, le souverain organisateur de toutes choses, a fait les seins des femmes arrondis. Il a fait leur cou ravissant, leur menton et leurs joues belles et veloutées, gracieusement ornées d’anneaux d’or et de diamants qui semblent s’échapper de leurs oreilles fines et rosées. Il a fait leur bouche pourprée qui irrite les désirs lorsqu’elles cherchent à fuir sous les baisers de l’amant heureux, leurs paupières et leurs cils recourbés comme le sabre étincelant, leur ventre ferme et leur nombril charmant. Il a fait pour nous ce pli délicieux qui sépare le ventre de la cuisse, et leurs hanches lourdes et fortes. Si la femme ouvre ses jambes, regarde et tu verras entre elles et un peu en dessous, une figure qui, tout d’abord, ne te paraîtra peut-être pas engageante, car elle ressemble à la figure du lion qui rugit, prêt à saisir sa proie. Que de gens morts pour cette tête de lion ! Que d’yeux aveuglés par son éclat !
Les perfections de la femme sont immenses comme la grande mer. Il lui faut des vêtements parfumés, de brillantes ceintures et un sourire blanc. Remercions Dieu qui les a créées si parfaites de formes. Il en a fait naître qui sont grasses et roses ; tout en elles est douceur ; il faut qu’elles aient dans leur démarche un léger balancement, que leurs yeux soient noirs et qu’elles entourent leurs paupières de k’heul. Une femme complète doit rendre fou. Les hommes sont sur la terre pour subir ses lois. Vers elles tendent leurs efforts, elle est le point de départ et le but convoité : elle fait vivre ou elle tue.
Editing Zamane
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