Oubliez les charmantes petites villes qui donnent à leurs visiteurs un avant-goût d’Europe, sans même avoir à franchir la Méditerranée. Au XIXème siècle, les enclaves espagnoles au nord du Maroc sont la chasse gardée de l’armée coloniale ibérique. À l’abri des regards, Sebta, Melilia ou encore les îles Jaâfarines, sont alors des territoires où sévit seulement la loi du plus fort. Les présides, bâtis pour la plupart sur de solides fortifications, offrent à l’armée un cadre idéal pour y installer des bagnes d’où l’on ne peut s’échapper. Au début du siècle, alors que des soulèvements déstabilisent les colonies espagnoles en Amérique du Sud, ces bagnes, surtout ceux de Sebta, se spécialisent dans l’internement de figures des révolutions américaines. À la fin du siècle, les historiens espagnols recensent encore plus de 2000 bagnards dans la seule ville de Sebta. Il faut attendre l’instauration du Protectorat espagnol dans le nord du Maroc en 1912 pour que Madrid change de cap et réduise la fonction pénitentiaire de ces présides en terre «africaine».
Aucun Résultat
View All Result