Racisme anti-arabe et islamophobie ne sont pas nés d’hier. Il faut remonter loin dans l’histoire, jusqu’au Moyen-Âge, au moment où les terminologies actuelles n’existaient pas encore, pour situer l’origine du problème…
Il est assez fréquent, dans le monde politique ou dans les médias, de contester l’existence (et même l’usage du mot) de l’islamophobie. Et pourtant, ce courant, si difficile à discerner du racisme dont sont victimes les Maghrébins, est profondément, puissamment, ancré dans l’histoire de l’Occident européen en général, de la France en particulier. Il est évidemment hors de question d’affirmer que ce courant fut unique : même minoritaire, et parfois inaudible, il y eut également en France, tout au long de la même longue période, un mouvement de compréhension, de respect et de tolérance vis-à-vis de l’islam, d’estime et de fraternité pour les peuples du sud de la Méditerranée.
De solides certitudes
Au XIIème siècle, l’auteur de la Chanson de Roland écrit : «Les païens ont tort, les chrétiens ont le droit» (in «Poètes et Romanciers du Moyen-Âge», 1952). Les relations du monde chrétien avec ces païens -des musulmans, ou présentés comme tels, assaillant le preux chevalier- commençaient sous le sceau du plus candide manichéisme.
Par Alain Ruscio
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