Beaucoup moins connue que celle d’Anoual (1921), la bataille du Ravin du Loup n’en est pas moins traumatisante pour les Espagnols. Avant même l’instauration des Protectorats au Maroc en 1912, l’activité des ibériques est très dense dans le Rif. Quelques sociétés espagnoles s’y livrent à des activités minières tout en exploitant la population locale. Lorsque le 9 juin 1908, six ouvriers ibériques trouvent la mort dans une attaque des tribus locales, Madrid tient le prétexte pour une intervention militaire directe. Les rifains eux, sont regroupés autour de la figure du Cherif Mohamed Ameziane. Le 12 juillet de l’année suivante, les deux camps sont prêts à livrer bataille. D’un côté, les rifains maîtrisent parfaitement leur terrain, ils sont rapides et mobiles. De l’autre, l’effectif de l’armée espagnole est conséquent (près de 22.000 soldats) et se dote des plus récents équipements militaires. Les combattants des tribus coalisées prennent l’avantage et opèrent dans des embuscades tendues à des garnisons de l’armée espagnole. Le 20 juillet, les espagnoles comptent déjà 32 morts dans leur camp. Leur situation s’aggrave dangereusement. Le 27 juillet, les troupes espagnoles empruntent le bien nommé ravin du loup. Les rifains les y attendent de pied ferme. Pendant de longues heures, les soldats espagnols sont sous le feu incessant de l’ennemie. Totalement paniqués et désorganisés, ils sont incapables d’opérer un retrait stratégique, c’est la débandade. Les conséquences chiffrées leurs sont dramatiques. Au total, 7 officiers et 136 soldats y laissent la vie. On dénombre par ailleurs plus de 750 blessés. L’impact de cette cuisante défaite résonne comme un séisme à Madrid.
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