La capitale économique est plongée dans un chaos total en ce 15 juillet 1955. De véritables scènes d’insurrection apparaissent au lendemain des attentats nationalistes du 14 juillet, où une bombe artisanale explose devant le café Mers Sultan. Revendiqué par l’OS (Organisation Secrète), l’attentat qui a fait six morts et une trentaine de blessés européens, témoigne des tensions extrêmes au Maroc où les négociations pour l’indépendance sont dans l’impasse depuis l’exil du sultan et de sa famille. A Casablanca, des partisans coloniaux s’organisent pour mener une répression à l’encontre des nationalistes marocains. Coordonnées par le groupe « Présence Française », des violences éclatent essentiellement dans le quartier Maârif comme le raconte l’historien Charles-André Julien : «Un groupe formé par des Français du quartier Maarif s’est spontanément formé avant de sillonner les rues brandissant des slogans anti-Maroc, détruisant les façades des boutiques et jetant des cailloux sur des Marocains. Ils ont même tenté de forcer l’entrée au siège de Maroc Presse». Les violences vont durer trois jours. Face à la passivité de la police, soupçonnée de complicité avec les émeutiers français, la Résidence Générale finit par convoquer l’armée qui met à terme aux « événements de Casablanca » le 18 juillet au soir.
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