C’est la rencontre de la dernière chance. Depuis son accession au trône, le roi Hassan II fait face à une virulente opposition politique. De son côté, Mehdi Ben Barka est devenu une figure mondiale des mouvements des non-alignés. Sa légitimité et son aura sont au plus haut. Les deux hommes tentent de négocier une réconciliation. Ce 24 avril au soir, une réunion secrète se tient dans le domicile du frère de Mehdi Ben Barka, dans la ville allemande de Francfort. Le roi y est représenté par son cousin et émissaire de confiance, le prince Moulay Ali. Les tractations échouent.
Les propositions de Hassan II ne trouvent pas échos auprès son ancien professeur de mathématiques qui exige, notamment, des garanties sur la question de sa sécurité. Le monarque cherche pourtant une forme d’union nationale. A peine dix jours plus tôt, il déclare une amnistie générale à l’égard de ses plus farouches opposants, tous membres de l’UNFP. Ben Barka, lui, résiste. Le 29 octobre de la même année, il disparaît en face de la brasserie Lipp, en plein Paris.