Le traité signé à Marrakech en ce 28 mai 1767 incarne une détente historique entre le Maroc et l’Espagne. Depuis la chute d’Al Andalus à la fin du XVème siècle, les deux voisins méditerranéens n’ont eu que peu d’occasions pour s’entendre. Les jihads répondent aux invasions coloniales et les prises d’otages sur mer sont le quotidien de cette étrange relation bilatérale. Sous le règne de Mohammed Ben Abdellah (1757-1790), la course des pirates et corsaires ralentit et c’est l’occasion d’un rapprochement. Et c’est justement sur ce point que les deux nations trouvent un terrain d’entente. En cette date, elles négocient le sort des naufragés sur les côtes, qui étaient, du côté marocain, souvent enlevés par des tribus qui demandent rançon. «Le Traité de Paix et de Commerce» entériné à Marrakech pose les jalons pour régler un problème loin d’être anodin, puisque les naufrages, surtout ceux des navires espagnols sur la côte atlantique marocaine, sont encore nombreux. L’article 4 précise alors les conditions de sauvetage : «Si un naufrage vient à se produire sur la côte de l’un et de l’autre, on traitera les naufragés de la façon la plus hospitalière et on tâchera de sauver les embarcations. On donnera aux équipages les secours qu’ils demanderont à cet effet, en ne faisant payer les travaux et les opérations de sauvetage qu’au juste prix». Ce document servira par la suite de modèle aux traités signés avec d’autres puissances européennes.
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