Dans la fine équipe des saints de Casablanca, le capitaine aurait été sans conteste Sidi Belyout. Considéré comme le patron, ce personnage est aussi celui qui est le plus teinté de mysticisme. Son nom est dérivé du «layt», le lion en arabe classique. Une appellation qui fait suite aux rapports privilégiés qu’aurait entretenus cet homme avec le roi des animaux. Les études d’historiens ne parviennent pas à établir de datation précise sur la période de son vécu, mais les faits ne peuvent remonter qu’à l’époque où Anfa n’est qu’une petite bourgade entourée d’une forêt dense peuplée d’animaux sauvages. Certaines références indiquent néanmoins la période des Almohades (1147 – 1269). C’est ainsi que notre homme, rigoureusement pieux, se lasse de plus en plus de la cupidité humaine. Il décide donc d’échapper au triste sort réservé à ses congénères de la même espèce. Préférant la vie simple d’éleveurs de bétail dans la forêt environnante, Sidi Belyout ne craint pas les dangers multiples hors de la bourgade. Ce premier acte est déjà considéré comme héroïque. Mais la suite suscite encore plus l’admiration. La légende prétend que Sidi Belyout parvient à se faire l’allié du danger le plus menaçant de l’époque, le terrible lion de l’Atlas. La complicité de l’homme et de la bête va jusqu’à la protection fournie par les lions à leur hôte humain et à son bétail pourtant appétissant. A la mort de Sidi Belyout, un lion, conscient de l’importance de l’enterrement chez les hommes, traîne la dépouille du mystique aux abords d’Anfa, et rugit pour prévenir les habitants. Une scène surnaturelle qui finit de convaincre les ancêtres des Casablancais de la sacralité du personnage.
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