A-t-on tout dit sur le «sous protectorat», concédé par la France à l’Espagne dans le Nord du Maroc ?
En devenant protectorat espagnol en 1912, le Nord du Maroc, correspondant au territoire montagneux du Rif et de la côte méditerranéenne, sera désigné dans la langue courante «Zone espagnole», résultat de diverses ententes convenues et de partages intervenus entre les grandes puissances de l’époque impliquées, la France et la Grande-Bretagne en l’occurrence. Ce «sous protectorat», concédé par la France, s’inscrit dans un vaste processus d’occupation et de mise sous tutelle de cette dernière de l’ensemble de l’Afrique du Nord, qui avait déjà pris un tour et un départ nouveaux avec l’annexion militaire soudaine de l’Algérie. Un bref rappel du contexte international et de l’évolution historique de la région permet de cerner les contours du statut particulier choisi et conféré à cette partie septentrionale du Maroc, qui a duré un peu plus de quatre décennies. Une Zone sensible sans conteste qui sera notamment le champ d’une dure lutte de libération nationale et qui deviendra ensuite une sorte de réservoir de forces supplétives contre la république durant la guerre civile espagnole. Dès le début du XIXème siècle, il semblerait que tout était déjà en place au Maghreb pour que la pression européenne enregistre le plus d’effets.
Ce singulier épisode colonial devait commencer avec une expédition française dite punitive, envoyée en mai 1830 par le roi Charles X, constituée de quelque 450 embarcations dont débarquèrent près de 40.000 soldats au lieu même indiqué sur les fiches laissées par l’empereur Bonaparte, et sans rencontrer de résistance particulière.
Par Mohammed Germouni
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