Le tableau du Maghreb politique avant l’arrivée de l’Islam a fait l’objet de nombreux travaux, et on est encore loin d’en avoir une vue également partagée par tous les historiens de l’Antiquité tardive du Maghreb.
Les sources écrites et les données de l’archéologie sur l’Antiquité tardive sont bien connues des historiens, mais elles apportent des informations inégales selon les régions et les moments. La période la mieux connue est celle des territoires reconquis sur les Vandales par les Byzantins, au milieu du VIème siècle. Une remarquable synthèse en a été faite par Yves Modéran, qui a mis en évidence une image des Maures où apparaissent des «Maures de l’extérieur», qui étaient en dehors de la romanité du Bas Empire, et des «Maures de l’intérieur» restés dans l’aire politique et culturelle de Byzance. Ces tableaux des IVème et VIème siècles ne couvrent cependant que l’espace allant de la Libye à l’ancienne Maurétanie césarienne. Du milieu du VIème siècle, assez bien documenté, et jusqu’à l’arrivée des Arabes, c’est-à-dire pendant un siècle, les données sont rares et la présence byzantine n’est surtout perçue que par ses traces archéologiques et quelques écrits d’autorités ecclésiastiques. On ne situe à nouveau la présence politique des Byzantins sur le territoire africain que lors de leur rencontre avec les Arabes.
Par Grigori Lazarev
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