L’auteur franco-algérien Boualem Sansal, 75 ans, a été arrêté samedi 16 novembre. Écrivain de fiction, critique du pouvoir, les autorités agériennes semblent lui reprocher ses opinion sur le tracé des frontières maroco-algériennes.
Auteur renommé, l’écrivain franco-algérien a remporté plusieurs prix prestigieux, dont le grand prix du roman de l’Académie française et le prix du premier roman. Empreints d’un fort regard social, ses récits fictifs explorent les bouleversements du monde contemporain et investissent le thème de l’identité, en particulier dans son pays d’origine, l’Algérie, dont il critique depuis plusieurs années les dérives autoritaires. Il avait déclaré lors d’une interview accordée à la chaîne YouTube Frontières : «Le régime algérien est un régime militaire. Ce qu’ont fait les militaires, c’est inventer le Polisario pour déstabiliser le Maroc parce qu’ils voulaient un système communiste. Ils ne voulaient pas que les Algériens se disent : peut-être que si on faisait comme le Maroc, ça serait mieux ; ils seraient plus libres, il y aurait du tourisme, les choses se passeraient un peu mieux». Le président français Emmanuel Macron s’est dit «très préoccupé par la disparition» de l’écrivain. «Que les détestations de cet écrivain méconnu dans son pays, où ses livres ne sont d’ailleurs pas édités, lui valent le soutien de personnalités françaises qui règlent ainsi par procuration de vieilles querelles comme de plus récentes avec l’Algérie ou l’islam, et que ces personnalités se retrouvent de plus en plus souvent à la droite de la droite, n’est pas non plus le sujet», s’est fendu le quotidien Le Monde dans un éditorial.