Enquête sur un sujet tabou : les «unions» mixtes, souvent clandestines, entre certains colons et leurs employées. Une réalité qu’il s’agit avant tout de placer dans le contexte particulier de l’époque : celle du protectorat.
Cette étude est limitée dans l’espace et le temps : elle concerne la région des Doukkala lors de la période du Protectorat et des premières années de l’Indépendance. Elle s’est basée sur quatre sources : les recherches précédentes publiées dans «Les cahiers d’El Jadida», les visites de terrain, les contacts avec les anciens de Mazagan, marocains et étrangers, et les témoignages reçus de descendants de mariages mixtes. Sans oublier le travail de relecture effectué par des chercheurs ayant connaissance du milieu de l’étude ou ayant travaillé sur le sujet, en l’occurrence : Gérard Delozier (écrivain, ancien de Mazagan) et Corinne Cauvin-Verner (anthropologue ayant travaillé sur les couples mixtes à Marrakech).
C’est en menant des recherches dans la région des Doukkala sur les anciens agriculteurs-colons qui y exploitaient des fermes au temps du Protectorat et jusqu’aux premières années de l’Indépendance (1912-1960), que l’auteur de ces lignes s’aperçut, peu à peu, de l’existence significative de mariages mixtes ou de concubinages entre colons européens-chrétiens et femmes marocaines musulmanes de l’entourage.
Ce qui apparaissait de prime abord comme une série de cas isolés s’avéra au fur et à mesure des investigations d’une certaine ampleur.
Par Mustapha Jmahri
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