La présence marocaine dans les territoires du Sahara est incontestablement séculaire. Mais, à la fin du XIXe siècle, la France, en annexant le Touat, parviendra à réaliser un projet colonial contournant la souveraineté marocaine sur ces mêmes territoires et modifiant la carte du Sahara.
La présence marocaine dans le Sahara atlantique remonte à des siècles. On part toujours des Almoravides qui ont influencé l’histoire du nord à partir du XIe siècle. Mais il existait bien avant des relations avec l’Afrique. Lorsque Sijilmassa fut fondée à la fin du VIIIe siècle, des relations commerciales avaient déjà été établies avec Awdaghost. La suite de l’histoire est jalonnée de migrations entre le sud et le nord ou du nord au sud, toujours le long de cet axe.
Migrations et obédience sultanienne
Du nord au sud, ce furent des tribus almoravides qui revinrent au Sahara au XIIe siècle. Ce furent, plus tard, au XVIIe siècle, les Dhwi Hassan, ces tribus arabes Maâqil, d’abord implantées dans le Souss, qui occupèrent et transformèrent le Sahara berbère des Zenaga (Sanhaja). Ce furent, plus récemment, les Ouled Bou Sbaâ qui, venus du Sahara puis déportés dans la région de Marrakech où ils s’étaient établis, prirent une place dominante dans le commerce transsaharien du XIXe siècle. Mais ce furent aussi, dans l’autre sens, ces lentes migrations de tribus berbères originaires du Sahara qui gagnèrent le Maroc présaharien et qui, franchissant l’Atlas, s’infiltrèrent jusque dans les montagnes atlantiques.
Par Grigori Lazarev
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