Au Maroc, les grandes dynasties se sont inspirées, concernant la logistique et la symbolique du pouvoir, des traditions locales, des Omeyyades et des Abbassides, puis des Ottomans.
Dans le parcours de l’Etat musulman, le palais en tant que lieu géographique de pouvoir n’apparait véritablement qu’avec les Omeyyades. Et on sait que cette dynastie a fait de Damas, et non de Médine ou la Mecque, sa capitale. Or, cette partie du Proche-Orient était fortement imprégnée de culture matérielle gréco-latine et de traditions politico-administratives byzantines. Mouâwyia, le premier calife de cette dynastie, s’est fortement inspiré de ce legs euro-méditerranéen et non de la simplicité bédouine de ses ancêtres et prédécesseurs koraichites.
Au Maroc, toutes les grandes dynasties, qu’elles soient berbères ou chérifiennes, s’inspirent, concernant la logistique et la symbolique du pouvoir, des traditions locales, des Omeyyades et des Abbassides, puis des Ottomans. Pas des califes « er-rachidoun ». mais il y a des exceptions. Bien entendu. Ainsi, Moulay Slimane (1792-1822), connu par sa piété et droiture, fut l’un des rares sultans qui ont relativement négligé et la majesté du pouvoir et la construction de palais. D’ailleurs, quand les représentants de la capitale Fès, ulémas et notables, viennent, en 1792, lui proposer de le proclamer roi, il pose comme condition de ne pas faire la guerre à ses compétiteurs. Aussi, quand il se fait faire un sceau, il y inscrit les noms des quatre premiers califes, indiquant par là qu’il ne faudrait pas attendre de lui poigne, majesté et palais, mais justice et modestie. Pourtant, aussi bien son arrière-grand père le sultan Ismaïl, que son père Mohammed III, sont de grands constructeurs de villes et de palais.
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