Dans la galerie des grandes figures scientifiques marocaines, Ibn Al Banna Al Mourrakouchi dispose d’une place de choix. Pour preuve, le nombre de biographes et de commentateurs qui se sont penchés sur sa vie et son œuvre.
Ibn Khaldoun dans les « Prolégomènes » s’attarde sur le cas Ibn al Banna et reconnait, implicitement, sa dette à ce grand mathématicien. N’était-il pas maître d’al Abili, le maître d’Ibn Khaldoun, dont ce dernier s’épand en éloges dans son autobiographie. Le philosophe marocain Abed al Jabri fait remonter la filiation de la rationalité d’Ibn khaldoun à al Abili, mais ne va pas au-delà. Al Abili était l’élève d’Ibn al Banna, et d’une certaine manière, il est le chainon marquant de la rationalité maghrébine. C’était au moment où le savoir andalous commençait à se rétrécir comme peau de chagrin, que les citadelles magrébines brillaient de mille feux, à Fès d’abord, puis Marrakech, Tlemcen et Tunis. L’âge d’or du savoir et de l’art maghrébin correspond au règne des Mérinides.
Un autre mathématicien marocain, Ibn Qunfoud, deux générations après Ibn al Banna, s’épanche sur l’œuvre du maître qu’il commente. Plus tard, d’autres chroniqueurs se sont penchés sur la vie d’Ibn al Banna : le ‘alim Ahmed Baba Miské, qui fut exilé à Marrakech sous le règne d’Ahmed al Mansour, dans «Nail al Ibtihaj» (l’acquisition de la félicité), ou Ibn al Qadi, dans ses feuillets « Jadwat al iqtibase » (la braise de l’emprunt). Dans l’histoire des sciences arabes, et particulièrement des mathématiques, Ibn al Banna est reconnu comme une autorité en la matière.
Lire la suite de l’article dans Zamane N°98 (janvier 2019)