En plus du contexte et son décryptage explicatif de cause à effet, un fait historique a besoin de deux facteurs pour se produire, le lieu et le temps. Le nulle part, hors du temps, est une vue de l’esprit.
Cette lapalissade devrait être souvent sollicitée pour la raison suffisante que le Maroc, dit-on, est un pays à « grande épaisseur historique ». Un legs cumulatif tellement parlant et qui semble difficile à porter, compliqué à incarner. Cette dualité espace-temps est indissociable. Car autant le facteur temps peut paraître malléable, autant l’espace géographique est difficilement délocalisable.
Chaque fois que l’on évoque un lieu reconnu comme un champ de prise de décision ou d’affrontement, c’est tout un pan de l’histoire du Maroc, quelle que soit sa périodicité, qui fait ou refait surface. Autrement dit, chaque lieu ainsi retenu est chargé d’histoire. Un lieu narrateur d’une historiographie locale ou nationale. La palette du dossier a ratissé large. Tout ouvrage naturel, toute édification ou action humaine peut avoir marqué de son empreinte une période historique. Pour la commodité de date de ce centième numéro de Zamane, une centaine de faits majeurs a été sélectionnée pour des raisons qui vont de la culture à la politique, en passant par la ligne conductrice du besoin d’intérêt du grand public pour l’histoire du Maroc. Peuvent être cités dans le même registre, le théâtre municipal de Casablanca et ce que ses gradins racontent sur le père des arts dans une capitale économique ; les institutions qui ont été au centre des événements que le Maroc a connu dans les années 1960 et 1970. Exemples : Ahermoumou, pour son rôle dans la tentative de putsch de juillet 1971 ; ainsi que toute une gamme d’évènements et de lieux en rapport avec la question du Sahara marocain, la bataille d’Amgala, Aghbalou Nkerdous, etc.
Par Abdellatif Mansour
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